CUMA SPÉCIAL ENSILAGE “UNE SOUPLESSE FANTASTIQUE”
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Grâce à la création d’une nouvelle Cuma, les éleveurs du sud du Tarn profitent d’une activité ensilage qui a retrouvé des couleurs, sans pour autant faire flamber les tarifs.
Témoignage recueillis par Léni PELISSOU, journaliste au Paysan Tarnais et paru dans le numéro du 25/09/2025
Il y a deux ans, des éleveurs du sud du Tarn se sont mobilisés pour la survie de l’activité d’ensilage sur leur secteur. Une nouvelle Cuma a vu le jour, et tout le monde y trouve son compte.
Quelles ont été les motivations portées par un groupe d’éleveurs pour créer une nouvelle Cuma destinée exclusivement à l’ensilage ?
Sur le sud du département du Tarn, des groupes d’agriculteurs étaient engagés au sein de plusieurs Cuma pour des activités d’ensilage. Ainsi, deux équipements étaient en place (Cuma du Pays d’Agout et celle de la Montagne tarnaise). Une analyse rapide des chiffres d’activité laissait entrevoir quelques difficultés de fonctionnement à venir sur les deux groupes. “Cela marchait bien, mais le nombre d’éleveurs a baissé, et a forcément entraîné une diminution de cette activité. Les outils étant onéreux, on ne pouvait pas continuer comme cela”, raconte Thierry Lairs, président de la nouvelle antenne Cuma, qui a été exclusivement créée pour pallier cette problématique.
“L’idée a été lancée en 2023, et cela s’est concrétisé lors de la campagne 2024”, explique-t-il ensuite. La Cuma des éleveurs du sud du Tarn est née, et permet aujourd’hui la viabilité de l’activité d’ensilage sur le secteur pour les années et décennies à venir.
UNE TRENTAINE D’ADHÉRENTS RAVIS
“Tout le monde s’y retrouve.” Si elle n’est en place que depuis deux ans, cette nouvelle organisation porte déjà ses fruits.
Au total, près de 30 agriculteurs adhèrent à l’activité ensilage sur la Cuma. “Une trentaine, c’est très bien, commente Thierry Lairs. Nous possédons deux ensileuses, c’est l’idéal. De plus, nous avons la chance inouïe d’avoir trois chauffeurs compétents (sur les secteurs de Lautrec, Pays d’Agout et Albine). Sincèrement, c’est de l’or, et un régal de travailler.”
Ce confort de travail bénéficie à tous les utilisateurs. Tant en herbe qu’en maïs, même si une tendance se dégage particulièrement depuis quelques années : “Nous avons beaucoup moins de surfaces en maïs qu’en herbe aujourd’hui. C’est quelque chose qui se perd, les éleveurs arrêtent… On peut presque les compter sur les doigts d’une main”, décrit le président et éleveur laitier qui fait partie de ces “survivants”. “Pour le maïs sur la Cuma, nous sommes les rois (rires). Sur mon exploitation, j’en ai énormément à faire. Et étant donné que nous ne sommes plus nombreux, la machine est libre quand on le souhaite.” Pour l’herbe en revanche, “les deux ensileuses ne sont pas en reste”. Heureusement, les plannings sont soigneusement élaborés, et les secteurs très complémentaires :
“Sur le secteur de la montagne par exemple, la maturité de l’herbe n’intervient pas à la même période que sur le Pays d’Agout. Il y a un décalage de 10 ou 15 jours. C’est vraiment confortable.” À ce jour et pour le
moment, cette organisation fait l’unanimité. Deux ensileuses, c’est aussi la sécurité d’avoir de quoi travailler si un problème survient sur l’une d’elles : “Sur le secteur de la montagne, ils sont vraiment ravis. Il y a quelques
années, ils avaient manqué une année à cause d’un souci mécanique”, explique Thierry.
Côté économique, les tarifs sont conservés : 315€ de l’heure (soit 3 ha d’herbe ou 2,5 ha de maïs environ). “Nous sommes largement dans les clous à ce niveau-là, et je souhaite que ça reste comme ça”, souligne
le président. “Cette nouvelle organisation, c’est une souplesse de travail fantastique. C’est ce qu’on retient en premier. La Cuma, c’est une solution différente de celle d’un entrepreneur. Si on veut bâcher le silo en début de soirée et ne pas poursuivre le chantier, on le fait. C’est bien joli d’ensiler,
mais il ne faut pas oublier que la conservation, c’est le garde-manger de l’année !”
Lors de cette campagne 2025, les utilisateurs se sont même permis un débit de chantier revu à la baisse, afin de “préserver une bonne qualité de récolte.”